Un samedi soir aux urgences ...

Tout à commencé jeudi à midi ...
Alors que je me reposais sur le canapé avant de retourner bosser, j'ai senti venir une mini contraction. J'en parle à Denis, et je lui dis c'est bizarre qd même d'avoir une contraction.
Le soir de nouveau une petite autre.
Mais bon ca passe alors je m'en occupe pas plus que ça.

Le vendredi matin au reveil, premier saignements, quelques douleurs mais rien de méchant.
Je pense à mon retour de couches, je fais le calcul vite fait, 25 jours depuis la prise de Cytotec, 17 depuis le curetage. Bon mon corps est en avance mais je suis plutôt contente que tout se remette en route rapidement. La journée passe.

Ce matin, au reveil, je me sens faible, j'ai du mal à me lever, je me traine.
Je culpabilise, tout le monde me dit de me reposer, que j'ai pas une bonne tête, mais moi je reposer je veux pas, je suis pas malade, c'est en me bougeant que tout ira mieux. Je ne suis pas du genre à me laisser abattre !!!
En début d'après midi, les douleurs pelviennes deviennent plus fortes, plus aigues, les saignements plus importants. Je prends un cachet.
Une heure après, idem, les saignements sont limitte hémoragique, les contractions arrivent de plus en plus vite et de plus en plus fort, je reprends deux nurofen.

Vers 16 heures, je commence à ne plus en pouvoir, je ne peux rien faire, je suis pliée en deux, je vomis. Je prends alors deux lamaline. Je m'allonge sur le canapé et je décide d'attendre la demi heure qu'il faut à ces cachets pour faire leur effets. Je suis obligée de me lever, les saignements sont tellement abondants qu'il faut que je me change souvent.
Je commence à m'inquieter, les pertes ne sont pas belles, épaisses, chargées ce n'est pas normal.
A chaque contraction, le sang que je perds devient de plus en plus important.

Une demi heure passe, puis un autre quart d'heure et puis un autre, la douleur ne passe pas.
Je suis épuisée, chaque contraction me fait pleurer, je me vide de sang, de caillots, de morceaux de chairs, dont un est de taille assez importante.

Inquiets, nous partons pour les urgences, il est presque 18h00.

Arrivés là bas, on nous annonce 2 heures d'attente, que faire ... ben attendre.
Une contraction me cloue sur place, je perds limite connaissance, 2 infirmières m'aident à m'allonger sur un lit de camps dans le couloir. Les 2 heures passent finalement vite, j'ai toujours très mal, mais je me sens en sécurité ici. Le va et vient me fait prendre patience ...

Au bout d'un moment, il faut que j'aille me changer, je me lève difficilement, j'attends un petit répis et hop je file aux toilettes. Je me change et reviens sur mon lit.
Je sens alors de la matière chaude épaisse couler en moi, je me sens humide. Je retourne aux toilettes. Je viens de perdre un morceaux de chair énorme, gros comme deux doigts de la main. Super inquiète, je décide de le garder pour le montrer au docteur. Je me change à nouveau et retourne m'allonger.
Au bout d'une demi heure, les contractions s'espacent, sont moins violentes. Je pense tout d'abord que les cachets font leur effet. Je demande l'heure, il est 20 heures30, non ca ne peut pas être ca, ca fait trois heures que je les ai pris. Mais je me sens mieux.

Une infirmière arrive, m'accompagne dans un box de soins, me dit d'enfiler une blouse 'cul à l'air'. Je me mets à pleurer, je ne veux pas dormir ici, j'en ai marre de cette clinique ! J'en ai marre de souffrir et de perdre du sang. J'en ai marre j'en peux plus !!!Le docteur arrive, nous lui racontons tout, l'échographie, la prise du cytotec, le curetage, les fiv ... Je lui raconte mes contractions, mes saignements, ma douleur.
Il est très gentil, il m'osculte le ventre et me demande de lui décrire ce que je perds. Je lui montre les pertes ce que j'ai gardé, il est très surpris de la taille. Il décide alors de me faire un bilan sanguin pour controler entre autre mon taux de bhcg (hormone de grossesse) et voir si je ne fais pas une infection suite au curetage, car pour lui ce que je perds ce sont les restes du placenta.

Une nouvelle heure passe, plus lentement cette fois ci car nous sommes seuls dans la chambre, il est 22 heures, les résultats n'arrivent pas. Je suis inquiète et si je faisais une infection et si je devais rester ici cette nuit, j'ai peur que d'autres organes soient endommagés, j'ai froid, je suis fatiguée, j'ai mal partout mais je n'ai plus de contractions.
Le docteur revient nous voir. Le fait que les contractions ce soient arrêtées c'est plutôt bon signe, mon corps à du expulser ce qu'il restait mais c'est tout.
Les analyses ne montrent pas d'infection, mais le taux de bhcg est élevé car a 41 UI/l . Il correspond à une troisième semaine de grossesse.
L'infirmière revient me faire une injection de gama.
Le docteur prépare un courrier pour ma gygy, une ordonnance pour un nouveau dosage de bhcg à faire le 31, une prescription d'anti douleur et quelques cachets d'avance pour la nuit.
Selon lui, mon corps a expulsé les résiduts qu'il restait et normalement mon taux devrait chuter cette semaine. Si tout reste comme ca, j'attends le 3 pour reprendre contact avec ma gynéco, de toutes façons lui va la contacter sur son portable lundi 31.
Nous rentrerons chez nous vers minuit épuisés mais rassurés.

Vivement 2008 et vivement que ce foutu mois de décembre se finisse.
J'ai vraiment l'impression d'avoir passé un mois avec des contractions, des saignements, des douleurs horrible et à faire des allers retours à la clinique ... comme si la souffrance morale ne suffisait pas !

De toutes façons comme on se dit, 2008 ne peut pas être pire !