mercredi 6 juin 2007

La ponction

Il est 8h nous arrivons à la clinique, il pleut et il fait froid, nous sommes pourtant le 6 juin.
Nous passons au service des admissions pour les derniers papiers puis au service ambulatoire.
Je suis contente, la chambre n'a que 2 lits ça va être plus calme, plus intime (nous avons été 4 par chambres lors de mes dernières ponctions)

Il est 8h20, je me prépare, enfile leur chemise 'cul à l'air', colle les étiquettes sur ma poitrine et sur mon lit ... la pré médicamentation arrive, toujours aussi amer, berk. J'ai grugé l'infirmière, j'ai gardé mes lentilles de contact. Comme une gamine je suis fière de moi, je vais enfin tout pouvoir voir, YOUPI!!!

Mon homme est là, il me tient la main, je m'endors. Et oui je suis ajeun depuis la veille midi, le calmant me fait un effet boeuf !!!
8h45, le brancardier vient nous chercher, nous partons pour le bloc, mon homme suit, on lui remet la mallette, notre boite à trésors ...

On m'installe sur la table, je mets mes jambes dans leurs attèles, on m'attache.
On prend ma tension, me place les électrodes, le capteur, la charlotte ... mon habit de lumière !!!
L'anesthésiste arrive, je vois ne vois que ces yeux. Je lui demande d'aller doucement car la dernière fois, j'ai eu un hématome du poignet à la pointe des doigts.
Il me répond sèchement qu'il connaît son métier, qu'il a fait 5 ans d'étude et que placer des cathéters ce n'est pas le plus difficile. Il me fait mal et je me mets à pleurer.
Une gentille infirmière me caresse les cheveux, essuie mes larmes, me console et me dit que c'est un goujat, de ne pas l'écouter, qu'il est toujours comme ça ...
Elle me dit que je suis bien courageuse, qu'elle sait que c'est ma troisième et qu'elle se souvient de moi à la première FIV avec la ponction en simultanée de mon homme. Sa douceur me fait du bien, mais je craque et pleure à chaudes larmes.
Ma gynéco arrive, elle me sourit et me rassure aussi.
Le goujat revient il me place le masque à oxygène et me dit que le boucher bac -5 va mettre le produit dans mon escalope, je murmure connard dans le masque et je m'endors sur ces paroles ...

Je m'éveille en sursaut en salle de réveil, j'ai chaud, j'ai encore ce foutu masque, je me redresse, enfin je peux voir comment c'est. Je suis contente, je vois tout, les machines, les autres malades, les infirmières au café, il est 10h40 ...
L'une d'elles s'approche de moi, me rallonge et prend ma tension, elle est trop basse, on me remet l'oxygène.
15 minutes plus tard, re tension, re poul, ça va mieux, je vais remonter dans ma chambre.
Le gentil brancardier de ce matin, me ramène dans ma chambre, le lit à coté de moi est vide, chouette on est seuls !

11h30, la secrétaire du gygy vient m'apporter mon arrêt de travail, des papiers divers et m'annonce la mauvaise nouvelle : la ponction ne s'est pas super bien passée car bcp trop de liquide du à l'hyperstimulatoin. Mon ovaire droit à fait de la résistance et j'ai des follicules qui ont été endommangés.
Donc sur la 20 aine que j'avais seulement 9 sont 'praticables' il y avait aussi bcp de follicule vide enfin composés uniquement de ce satané liquide.

C'est la cata, je m'énerve, je suis si triste ...

Une infirmière arrive avec la perf et me dit que c'est parti pour 2 heures. Ohhhh non et moi qui pensait sortir vers 13h00.
Tant pis, elle nous mets la TV et je patiente.
A 13h00, le plateau repas arrive, toujours la salade chimique composée et je ne peux toujours pas l'avaler. Je mange seulement le pain, le yaourt et la compote.

Mon homme me fait des gratouillis dans les cheveux, je m'endors une heure.
14h30 la perf est fini, je sonne, vite vite qu'on m'enlève ce truc et que je trentre chez moi, j'ai envie d'une douche, de mon canapé.
L'infirmière arrive avec 2 seringues et une nouvelle poche, je la regarde horrifiée, elle me fait les 2 piqures antibio et une nouvelle poche et c'est reparti pour 2 heures ... Je continue mes allers retours aux toilettes avec ma potence.

Je suis épuisée, mon amie Magali m'appelle et je craque au tel. Mais ou sont mes follicules? J'ai peur, je doute, je pense au trafic d'ovocytes, pourquoi nous, j'ai l'impression d'avoir fait tout ca pour rien.
Je me sens seule, abandonnée, fatiguée et ma gygy qui ne travaille pas le mercredi aprèm. Je pleure tout ce que je peux, les infirmières viennent me voir, me redonne un calmant (et une piqure de plus). Le temps ne passe pas, la poche ne se vide pas.
J'en ai marre !!!!

Il est 17h30, je suis désepérée, je pleure comme une madeleine, j'ai les yeux tout gonflés, je regrette d'avoir encore mes lentilles, j'ai mal à la tête. Je ne tiens plus, j'ai le numéro de portable de ma gygy, je décide de l'appeler.
Sa voix est chaleureuse, elle est au courant de tout, elle a eu le labo. Elle me rassure, me dit qu'il faut garder espoir, que sur les 9 praticables, 4 ont été micro-injectés avec des zozos bien vifs, que ca peut faire 4 embryons.
Que les follicules vides ca arrive souvent surtout en hyperstim, elle prend le temps de me rassuer alors que j'entends ses enfants qui crient au loin, elle les gronde. Elle me fait rire en me disant que bientôt se sera mon tour et que moi aussi ma maison sera sans dessus dessous...
Lui parler me fait du bien, nous restons + de 15 minutes ensemble, elle me dit que je peux la rappeler si j'ai besoin et que malheureusement pour l'instant il faut patienter. Elle me promet de me rappeler si elle a d'autres nouvelles.

Je me sens mieux, lui parler m'a fait du bien, je reprends espoir, je sèche mes larmes ... la poche est presque finie, j'espère pouvoir sortir.
Encore toute une batterie de tests, il est 19h00 passé, on m'enlève ce maudis cathéter, ma main devient bleu, le gougat malgré ces années d'étude n'a pas su me piquer correctement!
Mais je m'en fou, je vais renter à la maison, une bonne douche et une bonne nuit vont me faire du bien. Je sais que la journée de demain va être longue, puis la nuit jusqu'aux nouvelles de vendredi matin ...

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Les mofs